Rien ne s'oppose à a nuit, Delphine de Vigan ****

Plus d'un an après la lecture de mon premier roman de Delphine de Vigan, No et moi, que j'avais énormément aprécié, l'exemplaire de Rien ne s'oppose à la nuit  de ma médiathèque est enfin disponible.

On y part avec un peu de méfiance: pas mal de pages pour raconter la vie de la mère de l'auteur.

Et bien, quelle vie!

Ce roman est bouleversant, certes, le récit est long, précis, détaillé, presqu'autant que les mémoires de Simone de Beauvoir, mais le destin de cette famille est stupéfiant, ponctué de drames et de maladies.

La famille Poirier est constituées de personnalités fortes, mais indépendantes, parfois destructrices, parfois auto-destrctrices. On se demande à quel point certaines conduites sont issues du patrimoines génétiques.

En parallèle au récit familial poignant,  l'auteur dévoile ses doutes d'écrivain, sa page blanche, ses périodes fertiles. Nous avançons avec elle dans ses recherches inter-générationnelles:

"J'ignore au fond quel est le sens de cette recherche, ce qui restera de ces heures passées à fouiller dans les cartons, à écouter les cassettes ralenties par l'âge, à relire les courriers administratifs, des rapports de police ou médico-psychologiques, des textes saturés de douleur, à confronter des sources, des discours, des photographies."

Un beau texte, malgré quelques longueurs, un sacré courage pour s'ouvrir et dévoiler ses propres doutes d'auteur ainsi que les secrets de famille les plus personnels.

Il donne envie de lire d'autres oeuvres, notamment Jour sans fain où Delphine de Vigan relate l'histoire plus ou moins autobiographique d'une jeune femme anorexique.