En l'absence des hommes, Philippe Besson *****

Le premier roman de Philippe Besson!

Je l'ai lu délicatement, dévorant chaque phrase, me laissant bercée par son écriture magique.

Eté 1916, Vincent découvre l'amour dans les bras d'Arthur, qui rentre de permission. En parallèle il se lie d'amitié avec Marcel Proust, écrivain déjà célèbre et homosexuel.

Quel bonheur! Quels malheurs....

Un extrait: "Le secret, bien sûr, est une forme de pudeur, une manière de timidité. Il est ce silence qui nous protège du regard des autres dont on ignore, par avance, s'il sera bienveillant, neutre ou malveillant.

Le secret, aussi, est une façon de gagner du temps, d'attendre d'être sûr que ce qu'on cache vaut véritablement d'être caché. Il est cette impatience délicieuse avant l'aveu."

J'ai tout aimé dans ce roman c'est incroyable.

Vincent ce jeune garçon perdu, qui ne sait pourquoi il n'est pas sur les champs de bataille, qui ne sait ce qui le lie à Marcel Proust, qui se laisse abandonner dans les bras d'Arthur.

Arthur, qui se doute qu'il va mourir, il en a vu tellement et qui profite de sa semaine pour vivre ce qu'il a toujours voulu.

Marcel Proust, qui est inventé en partie ici, homme mi-sage mi-démon, homme de lettres et qui pourtant a l'air si solitaire.

La mère d'Arthur est la plus touchante, elle qui sait tout, mais qui ne dit rien, qui sait qui est le père d'Arthur, mais qui ne dit rien, qui connait l'amour que son fils porte à Vincent, mais qui ne dit rien, qui espère qu'il est aimé en retour.

Magnifique.