Veuf, Jean-Louis Fournier ****

"Je suis veuf, Sylvie est morte le 12 novembre.

C'est bien triste.

Cette année, on n'ira pas faire les soldes ensemble."

C'est un livre juste.

Je n'ai jamais connu le deuil, mais je crois qu'en le lisant on peut s'y approcher.

Ce livre est un véritable hymne à sa femme décédée.

Il est simple, juste, vrai.

Jean-Louis Fournier, qui décrit les mois qui ont suivi le décès brutal de sa femme n'est pas dans le pathos. Mais il ne se voile pas la face et fait son travail de deuil avec amour et tendresse.

Parfois il s'adresse au lecteur, parfois il s'adresse à sa femme.

Il évoque le passé, vit dans le présent, mais il a du mal à imaginer un avenir sans elle.

C'est bouleversant de voir à quel point Jean-Louis Fournier choit sa femme décédée, son image, son honneur,... Elle n'est plus là mais elle est encore présente dans chaque moment de vie, chaque arrêt de métro, chaque son de clés qui tournent dans la serrure, chaque changement de saison, tous ces moments quotidiens qu'il doit à présent vivre seul.

"Il va falloir que je coupe toutes les roses fanées, tu m'as appris qu'elles fatiguaient les rosiers qui préparaient de nouvelles fleurs. Je vais devoir monter sur un escabeau, elles sont très hautes. J'ai peur de me casser la gueule. J'ai intérêt à rester valide, tu ne seras pas là pour pousser mon fauteuil roulant."

Sans ton larmoyant, avec des souvenirs comiques, il nous dresse le portait de sa relation de quarante années passées ensemble avec douceur, respect et amour.