Femme à la mobylette, Jean-Luc Seigle *****
Un petit bijou dans son écrin simplissime mais qui fait du bien après des semaines de désert littéraire pour ma part.
Reine, c'est les montagnes russes. Le roman commence par ses idées noires, trois ans qu'elle a tout perdu: mari, boulot, dignité. Et son sombre projet: tuer ses enfants pendant la nuit et se suicider ensuite.
En fait, elle va résister et s'accrocher comme elle peut.
Le hasard fera qu'elle finira par trouver enfouie dans son jardin une vieille mobylette des années soixante. Elle va la retaper et monter dessus. Ca va être la révolution, la liberté, la possibilité de trouver du travail. Le bonheur retrouvé auprès de ses trois enfants.
Elle va s'enticher d'un chauffeur routier hollandais qui passe par là deux fois par mois et avec qui elle redécouvrira les plaisirs de l'amour et de la chair, les projets de vie de famille. Même si, nous, lecteurs, on n'y croit pas vraiment, mais qui sait...
Et puis un jour elle rentre chez elle, les enfants n'y sont plus, mais une dame l'attend pour lui annoncer qu'on lui a retiré son autorité parentale et que les enfants sont allés vivre avec leur père à Biarritz. Elle s'apprête alors à faire la route, 600 km en mobylette des années soixante.
Beau, fluide, léger et lourd à la fois.