Au revoir là-haut, Pierre Lemaitre *****

Je suis très rarement attirée par les prix Goncourt. A part La Vie devant soi de Emile Ajar (enfin... Romain Gary) je n'ai jamais lu de Goncourt. Bien sur j'ai lu des auteurs qui ont été primés mais pour d'autres romans.

En tout cas, j'ai passé une excellente dernière semaine de vacances avec Au revoir là-haut, grande fresque à la Zola mais en étant très accessible.

Le début est percutant et quand la pression retombe, le roman reprend du souffle et nous cloue à sa lecture.

Pour l'histoire, il s'agit de deux soldats amochés après la première guerre, dont un est une gueule cassée qui change d'identité afin de ne plus avoir son père sur le dos. Pour survivre ils vont imaginer une escroquerie à une échelle nationale, parfaitement immorale et écoeurante.

Quand on voit un énième livre sur la première guerre, surtout en ces temps de commémoration, on se dit qu'on va retrouver la même ritournelle.

Mais non, ce roman est bluffant, il démarre d'ailleurs à l'armistice et on suit les déboires des démobilisés après la guerre. Nous sommes plongés dans cette France meurtrie qui essaie de se reconstruire, mais qui a perdu tous ses repères.

Cette histoire est aussi l'histoire d'une famille bourgeoise, qui a perdu un fils, qui se débat avec un opportuniste qui cherche à récupérer l'argent familial.

Passionnant et magnifique.